mardi 8 mai 2012

Avant Le Pen et Sarkozy, il y a De Gaulle



Avant Le Pen et Sarkozy, De Gaulle en effet.

Parmi les citations racistes ou antimusulmanes qui abreuvent les sillons du web en ce moment, l'une d'elles en ce 8 mai de commémoration peut difficilement laisser indifférent :

De Gaulle  le 5 mars 1959
> " Nous sommes un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine, et de religion chrétienne. Essayez d'intégrer de l'huile et du vinaigre. Agitez la bouteille. Au bout d'un moment, ils se sépareront de nouveau. Les Arabes sont les Arabes, les Français sont les Français. Vous croyez que le corps français peut absorber dix millions de Musulmans, qui demain seront peut-être vingt millions et après-demain quarante ? "
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(2)

"Le racisme n'est pas un opinion mais un délit" lit-on et entend-on à l'issue de cette campagne présidentielle en 2012. Deux candidats s'en sont servi aussi, dont un autre Président, le sortant, vaincu sans doute entre autres de ce fait. Ce ne sont pas de telles incitations qui résoudront le problème qu'elles ont provoqué et qu'elles alimentent.

Voici à cet égard un extrait (que je considère important) de mon essai "Plus de respect ? 6 solutions" (Thélès),
page 81 :

" Un texte édité le 11 décembre 2010* éclaire sous cet angle d'importants problèmes actuels et la difficulté de les résoudre faute se s'en prendre à leurs causes.

"Françafrique", la décolonisation ratée
 "Françafrique, la Raison d'Etat" hier soir 9 décembre 2010, sur les écrans de télévision, enfin le vrai visage du gaullisme ! Enfin le revers de la médaille des "30 glorieuses" présenté au public ! 
Qu'un tel attribut ait pu être osé pour cette période, on vient d'en voir les fondements dans le documentaire de Patrick Benquet, en dit long sur ses pratiques.
Le documentaire s'ouvre pourtant avec complaisance à propos de 1945, excluant De Gaulle des difficultés annoncées avec l'Afrique, oubliant sa responsabilité dans le massacre de Sétif, en grande part à l'origine des conflits à venir.
Tout au long de cette rétrospective, incontestable puisque les acteurs encore vivants s'y expriment, la politique africaine de ce génie de la communication révèle son mépris des peuples, de la démocratie, des humains, que de misère et de morts alors et après, les peuples africains négligés.
Ce n'est pas tout, se trouve ici confirmé que nous devons bien à sa politique africaine les principales difficultés que nous rencontrons depuis 1945 et surtout à présent (1) :
- outre sa déstabilisation de la démocratie et un retour au pouvoir sans grands scrupules,
- du fait d'une décolonisation ratée, d'arrangements malsains au lieu d'une vraie coopération, sans aucun doute possible autrement du fait d'une complémentarité objective, non seulement économique mais sociale, donc féconde, de part et d'autre, 
- l'affaiblissement relatif de l'EurAfrique face aux USA, avec ses conséquences multiples, notamment avec la mondialisation, le pouvoir de l'argent et leurs dérives,
- l'appauvrissement des peuples africains, jusqu'à l'extrême, la faim, la mort, ainsi que des échanges, extrêmes aussi, d'un côté les milliards des affaires, de l'autre la nécessité d'émigrer pour survivre, 
- l'exploitation politicienne et sociétale en France de cette immigration, sur fond de racisme ainsi entretenu, aussi exécrable que celui qui a conduit au gâchis actuel,
- des institutions, à l'image de leur fondateur, affaiblissant les principes républicains, le respect, la représentation nationale, l'égalité, l'école, les services publics...
Cela pour s'en tenir à l'essentiel, paradoxalement ignoré. L'éloge quasi-unanime fait au grand homme aujourd'hui n'est-il pas en effet significatif de son héritage ? "

(1) Clip édité sur Internet le 13 juillet 2009 (91e), Migrants 

(2) Extrait de C’était de Gaulle, tome 1, Alain Peyrefitte, (éditions de Fallois/Fayard, 1994) page 52 :
C’est très bien qu’il y ait des Français jaunes, des Français noirs, des Français bruns. Ils montrent que la France est ouverte à toutes les races et qu’elle a une vocation universelle. Mais à condition qu’ils restent une petite minorité. Sinon, la France ne serait plus la France. Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne. Qu'on ne se raconte pas d'histoires ! Les musulmans, vous êtes allés les voir ? Vous les avez regardés avec leurs turbans et leur djellabas ? Vous voyez bien que ce ne sont pas des Français ! Ceux qui prônent l'intégration ont une cervelle de colibri, même s'ils sont très savants. Essayez d'intégrer de l'huile et du vinaigre. Agitez la bouteille. Au bout d'un moment, ils se sépareront de nouveau. Les Arabes sont des Arabes, les Français sont des Français. Vous croyez que le corps français peut absorber dix millions de musulmans, qui demain seront vingt millions et après-demain quarante ? Si nous faisions l'intégration, si tous les Arabes et Berbères d'Algérie étaient considérés comme Français, comment les empêcherait-on de venir s'installer en métropole, alors que le niveau de vie y est tellement plus élevé ? Mon village ne s'appellerait plus Colombey-les-Deux-Églises, mais Colombey-les-Deux-Mosquées !













lundi 7 mai 2012

Ça y est, "basculement" opéré !



Ça y est, "basculement" opéré ! 3e alternance sur 9 présidentielles.

De justesse. Grâce aux "votes blancs" de l'extrême droite en grande part, la Gauche de retour. 
"Sarkozy c'est fini !" le rejet l'a emporté cette fois encore. "Ça pourra pas être pire", comme toujours avec ce présidentialisme.

L'heureux élu va "rassembler" bien sûr. Souhaitons-le après ces années de division haineuse et la brutalité du "tout ou rien" de ce scrutin.
Et ce qu'on a entendu déjà. "Espoir", "fierté", mais "pas rassurant pour nos valeurs ces drapeaux des étrangers à la Bastille !" et, surtout, "les mots changent, pas le fond". "Vigilance" donc.

Les apparences encore, mais une brutalité maintenant la division, la rancune en bonne voie, un rejet qui empêche toute nuance. La nuance contributive des différents courants d'aspiration et de pensée qu'apporte la représentation parlementaire proportionnelle, véritable instrument de justice dont nous prive le régime actuel.

Quels que soient les contextes et autres circonstances, même "normal" et appelant au "respect", comment rétablir une vraie République sans se libérer d'un tel handicap que ce scrutin présidentialiste ?

En attendant Président, bonne chance et sortez la France de son enlisement !